1.3.12

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Avec lenteur, tu t’épanouis en moi.
Flamme de racines dans un terreau familier,
tu remplis la place qui t’attendait.
Me voici tout innervé de ta présence
et surpris qu’encor tu puisses découvrir
un coin d’ombre où ta lumière ne règne pas.
Tu t’avances, sûre de toi, dure de peur,
poussée par un vent de plénitude,
et ton sillage me féconde comme un soc.

Tu mets ta foudre au centre de mon sang
et, d’un coup, me chasses hors de moi-même.
Est-ce ma nuit ou ton rêve qui tremble ?
Vide, je pars et je te cherche,
dans mon cri c’est toi qui m’appelles
et ta rivière court à mon côté
lorsque j’erre au loin sans te voir.
Mais un seul cœur bat pour nous deux,
un seul, et, soudain nous le savons.

De nouveau, tu te déploies dans ma chair.
Nous tendons les mains, condamnés à vivre,
vers un insaisissable soleil.
Faut-il se perdre pour se rencontrer enfin,
faut-il changer la glace pour le feu ?
Chaque matin n’est qu’une feuille
que tu m’apportes de l’horizon
sans avoir quitté notre forêt,
tout contre moi, toute incendiée de gel.

L.Guillaume

2 commentaires:

Rénica a dit…

comme c 'est joliment dit...

Poor cow a dit…

Quel poème magnifique... Et la photo le complément si bien.