21.11.14

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Toi qui, sans te pencher au fleuve 
Où nous ne puisons qu'à genoux 
Peux aller boire, avant qu'il ne pleuve 
Au nuage trop haut pour nous ; 

Toi qui pars au déclin des roses 
Et reviens au nid printanier, 
Fidèle aux deux meilleures choses : 
L'indépendance et le foyer. 

Comme toi, mon âme s'élève 
Et tout à coup rase le sol 
Elle suit avec l'aile du rêve 
Les beaux méandres de ton vol. 

S'il lui faut aussi des voyages, 
Il lui faut son nid chaque jour, 
Elle a tes deux besoins sauvages : 
Vivre libre dans l'intense amour. 

Sully Prudomme (l'hirondelle)



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