...Je laisse à chaque lieu de mes désirs errants, mille et
mille ombres à ma ressemblance...celle-là au creux moite d'un vallon sans
soleil, et cette autre qui suit l'oiseau, la voile, le vent et la vague.
Tu gardes la plus tenace: une ombre nue, onduleuse, que le plaisir agite comme
une herbe dans le ruisseau...
Mais le temps la dissoudra comme les autres, et tu ne sauras plus rien de moi,
jusqu'au jour où mes pas s'arrêteront et où s'envolera de moi une dernière
petite ombre...
Qui sait où?
Colette
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