11.11.18

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Le voyage des corps est silencieux.
On dirait des oiseaux sans un bruit
qui glissent sur la vitre. Une main
les accompagne parfois, un geste.
La peau est bleue.

Le temps s'est arrêté. Le cœur bat:
il remplit la chambre. Le souffle
cherche le souffle, les visages
sont au bord de l'oubli.
 Retiens-moi, dit la voix, garde-moi
dans ta soif, deviens l'instant qui brûle,
le vide qui me commence.
Fais tomber les images.

Elle parle. On n'entend pas.
Les corps n'ont plus de bouche.
Ils flottent, mais il n'y a pas d'eau.
De l'air, peut-être, une lueur
sur la vitre. On ne voit pas.

J.Ancet

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