Pas une chose au monde qui ne soit nuage.
Nuages, les cathédrales, pierre imposante et bibliques
verrières, qu’aplanira le temps.
Nuage l'odyssée, mouvante, comme la mer, neuve toujours
quand nous l’ouvrons.
Le reflet de ta face est un autre, déjà, dans le miroir et
le jour, un labyrinthe impalpable.
Nous sommes ceux qui partent.
Nous sommes ceux qui partent.
Le nuage nombreux qui s’efface au couchant est notre
nuage.
Telle rose en devient une autre, indéfiniment.
Tu es nuage, tu es mer, tu es oubli.
Tu es aussi ce que tu as perdu.
Tu es nuage, tu es mer, tu es oubli.
Tu es aussi ce que tu as perdu.
J. L. Borges
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