La route est large et vide. L’aube va poindre dans quelques
heures. Un autre jour, encore un autre, chargé de possibilités exceptionnelles
et de probable banalité. Le choix. Le choix est tout et il n’est rien.
L’histoire peut bien tourner ou virer à la tragédie. Mais la route est toujours
là, elle, et que cela nous plaise ou non, nous devons la parcourir.
Comment nous la négocions ? Qui nous découvrons en
chemin ? L’amour est sans cesse la quête fondamentale, car que
signifie une route sans destination concrète ? De quelle façon pourrions
nous maintenir cette avancée impétueuse mais toujours moins aisée sans
quelqu’un pour ralentir la course effrénée, pour lui donner un peu de sens,
pour conférer un but crédible à ce périple ?
Il y a la route. Le jour suivant. Ce qui se profile à
l’horizon. L’espoir d’une révélation et la crainte qu’elle ne se présente plus
jamais à vous. Le besoin de se dire que la vie vaut pour ses actes 2 et la
nécessité de continuer. La solitude au cœur de la condition humaine et le désir
de la rompre, de rencontrer, d’échanger, et la peur inhérente à la rencontre à
l’échange. Et au milieu de ces forces discordantes, il y a aussi l’instant.
L’instant qui peut tout bouleverser ou ne rien changer.
L’instant qui nous induit en erreur ou nous révèle enfin qui nous sommes, ce
que nous cherchons, ce que nous voulons obstinément approcher et qui restera
peut-être à jamais hors d’atteinte.
Peut-on vraiment échapper à l’instant ?
D.Kennedy
D.Kennedy
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